Les Weiller, victimes de la Shoah (134J72)

Grâce à ses recherches sur l'histoire des juifs d'Amiens, David Rosenberg a pu retrouver un document photographique sur la famille Weiller. Guy Malherbe a donné son autorisation pour la diffusion de ce document sur le portail des Archives départementales de la Somme. David Rosenberg décrit en quelques lignes le destin tragique de cette famille juive amiénoise : "La famille Weiller habite au 150 rue Laurendeau à Amiens au moment de la rafle des juifs de la Somme le 4 janvier 1944. Le père de famille, Benjamin Weiller, fils de Michel Weiller et d'Estelle Samuel, est né à Krautergersheim (Bas-Rhin, Alsace) le 24 août 1866. Le 17 avril 1893, il épouse Estelle Hanneau, à Saint-Quentin (Aisne, Picardie). Estelle Hanneau, fille de Salomon Hanneau et d'Henriette (?), est née à Metzervisse (Moselle, Lorraine) le 12 septembre 1867. Marcel, leur fils unique, est né à Saint-Quentin (Aisne, Picardie) le 2 novembre 1894. On trouve des faits divers sur cette famille pendant l'Occupation, à la fois aux Archives municipales d'Amiens et aux Archives départementales de la Somme. Les occupants ont confisqué les postes récepteurs des "Israélites" amiénois dont "[l']'appareil Ollimac en mauvais état" de Benjamin Weiller (Arch. mun., 4 H 4 129, 22 sept. 1941, Commissaire central de Police au Maire d'Amiens). Ils sont tous décrits comme étant "sans profession" en septembre 1940, mais, néanmoins, ils sont propriétaires de plusieurs maisons et actionnaires dans au moins une Société (Arch. dép. de la Somme). Les biens de la famille Weiller sont mis sous séquestre, notamment les immeubles sis 30 bis, 32 et 34 rue au Lin, 2 et 2 bis rue Jeanne Natière, et 91, rue Haute Saint-Léger, (Arch. mun., 4 H 4 129 : "Liste des immeubles Israélites ayant été pourvus à la date du 10 janvier [1942] d'un Administrateur Provisoire."). Après leur arrestation le 4 janvier 1944, Estelle Weiller est hospitalisée au nouvel hôpital d'Amiens, mais il n'existe pas d'autres renseignements sur son sort. Benjamin et Marcel Weiller sont transférés le soir même avec d'autres malheureux au camp de Drancy. De ce lieu, ils sont déportés le 20 janvier avec le convoi numéro 66 à destination d'Auschwitz où ils décèdent."